Inspirés par le mythe de l’Eldorado américain, Marie et son frère Henri Maxwell quittent la Normandie pour l’Angleterre puis pour les États-Unis à partir de 1842. L’entretien d’une correspondance avec leur oncle Jean Guérin Duchemin, resté en France, nous permet de découvrir leur histoire. Ces écrits du for privé lèvent le voile sur différents aspects de l’intimité familiale : affections et tensions, intégration dans le pays d’accueil, vie quotidienne dans les plantations du Sud et dans les quartiers ouvriers de New York, mise à l’épreuve au cours de la guerre de Sécession… Les Maxwell nous racontent les aléas de leur vie américaine et leurs nombreuses désillusions.
Après des années de maltraitance, Marie devient, non sans peines, une des premières étrangères divorcées aux États-Unis avant d’épouser en secondes noces un aventurier américain. Son frère Henri trouve l’amour auprès de Sarah, une jeune Irlandaise, qui lui donne cinq enfants. Leur histoire ne serait jamais parvenue jusqu’à nous sans la révolution des communications. La démocratisation des transports permise par la vapeur permet aux institutions postales de tisser leur toile en s’organisant en réseaux internationaux. Comme des millions d’immigrés européens du xixe siècle, les Maxwell contribuent à une recomposition, une hybridation des différentes normes familiales, participant à la création d’une nouvelle culture, celle des États-Unis.
Professeur certifiée d’Histoire-Géographie, Lucie Tardivel est titulaire d’un Master Recherche en histoire contemporaine à l’Université Bordeaux Montaigne. Ses recherches portent sur l’histoire de la famille et sur l’immigration au xixe siècle.