Figures de l'enfermement et relecture de l'Histoire dans Moi le suprême d'Augusto Roa Bastos
Figures de l'enfermement et relecture de l'Histoire dans Moi le suprême d'Augusto Roa Bastos

Langues et civilisations - Études ibériques et ibéro-américaines

Figures de l'enfermement et relecture de l'Histoire dans Moi le suprême d'Augusto Roa Bastos

VENTURA (Antoine)

ISBN : 978-2-86781-768-7
Nombre de pages : 26
Format : 15 x 21
Date de sortie : 2012

Au plan interprétatif, la notion d’enfermement est particulièrement productive face à un texte tel que celui du roman de Augusto Roa Bastos, Yo el Supremo (Moi, le Suprême), où l’auteur paraguayen reformule un pan important de l’histoire de son pays en prenant pour principal objet de discours le personnage historique de José Gaspar Rodríguez de Francia.

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Au plan interprétatif, la notion d’enfermement est particulièrement productive face à un texte tel que celui du roman de Augusto Roa Bastos, Yo el Supremo (Moi, le Suprême), où l’auteur paraguayen reformule un pan important de l’histoire de son pays en prenant pour principal objet de discours le personnage historique de José Gaspar Rodríguez de Francia. Par-delà les faits historiques qui sont repris dans la fiction (incarcérations d’opposants, autocratie, autarcie), la notion permet d’insister sur ce que fait la fiction à travers la complexité polyphonique et historiographique du discours. Ce discours de fiction met en scène un débat sur la figure du « Dictateur Suprême » mais interroge également le travail de l’Histoire elle-même, ses propres limites en tant que discours institué. En cela, le roman opère dans le sens d’une ouverture en ce qu’il propose une multitude de points de vue sur les faits historiques et la figure centrale de Gaspar de Francia tout en enfermant, en quelque sorte, le lecteur dans les méandres énonciatifs et historiographiques de cette histoire nationale et continentale. En dernière instance, ce qui demeure de l’ordre de l’ouverture, dans le roman, c’est peut-être la mise en perspective du passé, eu égard à un présent des années 1970 marqué à la fois par la récupération politique de l’image du fondateur de la nation paraguayenne et par la réification de la figure du dictateur latino-américain dans le champ littéraire et, plus largement, culturel.