GAILLARD (Aurélia)\nPour décrire un Salon : Diderot et la peinture (1759-1766)
GAILLARD (Aurélia)\nPour décrire un Salon : Diderot et la peinture (1759-1766)

Ouvrages de Recherche - Lettres

Pour décrire un Salon : Diderot et la peinture (1759-1766)

ISBN : 978-2-86781-464-8
Nombre de pages : 200
Format : 16 x 24
Date de sortie : 2007

Des premiers Salons (1759, 1761 et 1763) aux Essais sur la peinture de 1766, ce volume fait, d’une part, le point sur la période charnière, dans l’esthétique de Diderot, des années 1759-1766, et prop[...]

€18.69

Des premiers Salons (1759, 1761 et 1763) aux Essais sur la peinture de 1766, ce volume fait, d’une part, le point sur la période charnière, dans l’esthétique de Diderot, des années 1759-1766, et propose, d’autre part, des pistes renouvelées de lecture concernant l’invention d’une écriture et d’une forme, le genre du Salon. Concernant d’abord l’esthétique de Diderot dans ces années charnière : ses idées sur l’art, de même que son goût, participent du mouvement général du siècle qui fait passer du goût pour les « pompons » de l’âge rococo et de Boucher à celui pour l’Antique, en pleine constitution et qui va s’épanouir dans le Salon de 1767. Ainsi, c’est la variation des concepts et leurs délimitations qui marquent la pensée de Diderot avant l’échafaudage conceptuel beaucoup plus ferme de 1767. Ces années sont donc déterminantes pour comprendre les choix de l’auteur de la « maturité » intellectuelle (à laquelle on touche dans le point culminant des Essais sur la peinture de 1766), mais plus encore, elles révèlent les questionnements et parfois les apories que l’auteur a pu oblitérer par la suite et qui ont une valeur propre, stimulante, inquiétante aussi. Mais, l’intérêt décisif de ces premiers Salons, souvent moins commentés que ceux plus longs et plus spectaculaires de 1765 et 1767, consiste justement dans l’invention d’une écriture et d’une forme, qu’on voit, progressivement, se déployer, se préciser, à partir d’un cadre épistolaire: le mérite des premiers Salons, néanmoins, n’est pas tant de montrer en germe les procédés d’écriture des futurs Salons que de les relier entre eux dans une même perspective. C’est le moment où Diderot s’interroge sur les conditions mêmes de possibilité d’une écriture plurielle ou polyphonique que semble commander la pluralité des positions de la critique d’art, telle que la conçoit l’auteur : « Pour décrire un Salon à mon gré et au vôtre, savez-vous, mon ami, ce qu’il faudrait avoir ? Toutes les sortes de goût. » Qu’est-ce donc que « décrire un Salon » ? Comment la porosité du compte-rendu de tableau peut-elle permettre de rendre, dans le langage verbal, l’apparition visible du sujet sur la toile ?