L'ethnocentrisme théorique, ou l'effet clou de girofle - Article 1

Le colloque de Taza permet de revenir dans une perspective d’anthropologie critique sur certains aspects ambigus des notions de mondialisation – globalisation –, culture et interculturalité lorsqu’elles sont appliquées aux domaines des pratiques spectaculaires et performatives. Une confusion apparaît à propos de la conception essentialiste de la culture, devenue mot-outil dans l’usage courant. Le développement de l’histoire globale (Sanjay Subrahmanyan), et des études sur les pratiques subalternes (Gayatri Chakravorty Spivak) soulignent que la multiplicité des contacts et des échanges de toute nature entre populations est une caractéristique de l’espèce humaine qui s’y est exercé pour le meilleur et pour le pire. Dans le domaine du théâtre la constitution d’un milieu international de l’art – phénomène de société – n’est pas à confondre avec l’idée d’un entrelacement des cultures. En attirant l’attention sur l’importance des études de cas, des témoignages concrets, des contextes et de l’histoire dans l’étude des pratiques, l’ethnoscénologie invite notamment à une désoccidentalisation du regard, à l’interdisciplinarité dans la recherche, et au croisement des perspectives.