Ce volume rassemble la plupart des communications livrées lors du colloque de mars 2005 au sein du Groupe d'Études et de Recherches Britanniques, qui fêtait cette même année son trentième anniversaire. Nous avions choisi de ne pas tenter une conceptualisation du « plaisir » ; notre but était plutôt de cerner au plus près ses manifestations, en particulier dans les champs de la littérature, la philosophie, la sociologie, l'histoire, l'esthétique. Partant d'une notion problématique, et indéfiniment problématisable, nous sommes, peut-être, parvenus à rapprocher notre thème de la « notion » au sens technique (et conceptuel) de ce terme, tel qu'il est défini par telle théorie du langage, à savoir la Théorie des Opérations Énonciatives d'Antoine Culioli. Peut-être, aussi, avons-nous eu en tête le terme très polysémique de « situation », tel qu'il a pu, sans atteindre le statut conceptuel, être utilisé par les philosophes phénoménologues, et singulièrement par Sartre, pour lequel elle circonscrit « le sujet tout entier », dans une dialectique entre contrainte et liberté. Sans bien sûr que la « situation-limite » de tels penseurs suffise à rendre compte des mises en acte ou des mises en déroute du « plaisir », sans que l'historicité inhérente à ce concept soit un quelconque « mot de la fin », sans que les complémentaires (négatifs ?) de la notion « plaisir » n'apportent à celle-ci que de façon ambiguë une positivité définitoire (Freud et sa descendance, particulièrement britannique, ont assez suggéré que ce qui se représente comme pulsion de mort pouvait, à travers le phantasme, se faire matrice symbolique), sans, en fin de compte, que toutes les oppositions manichéennes réussissent à isoler ce qu'il en serait du plaisir, on espère avoir dégagé le plaisir de la gangue de l'universel, pour, avec Bergson par exemple, mais sans autant que lui déplorer le voilement effectué par le langage vis-à-vis des « choses mêmes », avoir approché la et les raison(s) du plaisir, certes inséparable de sa/ses représentation(s), mais aussi, on s'y sera efforcé, rendu à sa présence. Pourquoi ne pas ici partager l'« optimisme » de Sartre dans son affirmation que le sentiment est discours tout autant que le discours est sentiment. Dans cette pensée du langage du plaisir se retrouve alors ce que le philosophe désigne comme un art du langage.