Le parfum de scandale, suscité par la publication en 1954 de son premier roman, a longtemps cantonné le Marocain Driss Chraïbi à être l’auteur du seul Passé simple, masquant ainsi l’élan novateur qu’il a pu insuffler, au long de trois générations, à la littérature maghrébine d’expression française. L’oeuvre de cet enfant terrible se révèle en effet protéiforme et polyphonique, lourde de tout un héritage dont les résonances s’enrichissent au fil des romans jusqu’à composer un véritable palimpseste. Entre surimpression et recréation, cette symphonie de voix compose une écriture originale qui, insolemment virulente ou rieuse, remodèle des matériaux de prédilection, des motifs obsessionnels, les portant parfois sur la scène radiophonique pour en explorer de nouvelles potentialités. À travers ce jeu réflexif et autoréflexif, ouvert sur une incessante recréation, une écriture de traverse s’élabore dans une profonde continuité.
S’intéressant à l’ensemble des oeuvres de l’écrivain et, pour la première fois, à leur adaptation radiophonique, ce travail cherche à cerner, au-delà de la diversité des influences, les traits stylistiques récurrents qui cisèlent une voix personnelle
S’intéressant à l’ensemble des oeuvres de l’écrivain et, pour la première fois, à leur adaptation radiophonique, ce travail cherche à cerner, au-delà de la diversité des influences, les traits stylistiques récurrents qui cisèlent une voix personnelle