Le phénomène littéraire du discontinu intéresse toutes les formes, même les plus attachées à la progression conservatrice, lissée, rassurante et unifiée du « continu ». Une réflexion sur les genres a donc conduit à envisager aussi la notion dans des domaines moins immédiatement concernés, comme si la nécessité se faisait sentir de l’observer ailleurs que dans les formes “naturellement” discontinues. Car, en dépit d’un discrédit étymologique tenace, le discontinu est partout, de tous temps et il peut se découvrir en lecture linéaire, en lecture syntaxique, en lecture structurale, mais aussi en lecture dissociée d’un récit et de son enveloppe sonore, ou encore d’un mot à un autre. C’est souvent parce qu’on n’a pas su débusquer le discontinu comme moteur de sens qu’un texte paraît incompréhensible, difficile ou est jugé incohérent. Le présent ouvrage explore, sans les épuiser, les manifestations paradoxales du discontinu dans la littérature essentiellement, mais aussi dans d’autres domaines où se manifeste sa puissance d’outil stratégique ou théorique.