(sous la direction de)
On rencontre de plus en plus souvent une famille d'idées ou de valeurs qui sous-tendent un certain mouvement théorique vers la notion de l’infini. L'aura de Benjamin, le punctum de Barthes, l'infini et le sublime de Kant ou Levinas, renvoient tous à une même notion de force, de dépassement ou de transcendance qui vient paradoxalement s'incarner dans l’œuvre. “Peut-être,” écrivent Deleuze et Guattari, “est-ce le propre de l'art, passer par le fini pour retrouver, redonner l'infini.” Cette fixation sur l'infini n'est pas du tout le résultat d'une angoisse spécifiquement postmoderne. Il semble, au contraire, que la volonté de représenter l'infini s’inscrive déjà dans la notion de représentation elle-même, et que la mimésis se caractérise, dès sa conception, par une certaine fierté : elle ne veut reconnaître aucune limite, ni à son efficacité, ni à son contenu. On comprend pourquoi la représentation doit s'attaquer à l'infini : se donnant comme tâche de tout représenter, il lui faut tenter de représenter le Tout.
Au cours de l'histoire culturelle de la Grande-Bretagne, de nombreux théoriciens ont voulu penser l'infini, des artistes ont cherché à le représenter. Tout formuler, tout montrer n'est pourtant pas une tâche facile. Comment représenter l'irreprésentable ? Comment suggérer l'infini ? Pourquoi l'artiste s'acharne-t-il à repousser les limites de la représentation ? Quel rôle l'infini joue-t-il dans l'imaginaire britannique ?
La première partie de ce volume tente de dresser une poétique et une typologie des représentations de l’infini à partir d’artistes et penseurs divers. John Keats y côtoie Anish Kapoor ; les Monty Pythons se joignent à James Joyce, T.E. Hulme et Agatha Christie, afin d’illustrer les expériences et les apories de l’infini. La deuxième partie poursuit cette même problématique dans le cadre des arts plastiques (peinture, sculpture, cinéma), analysant des exemples allant de la Renaissance jusqu’à Richard Long. La troisième partie relie la notion de l’infini au topoi du voyage et de l’exil (chez Conrad, Joyce et Beckett, entres autres). La dernière partie présente l’infini au cœur d’un éventail de stratégies théâtrales, narratologiques et poétiques, au service d’auteurs célèbres (comme Shakespeare) ou moins connus (comme George Barker).
Dans ses relations rhizomatiques entre domaines, périodes et genres, ce volume lui-même propose, en quelque sorte, une figure de l’infini.
On rencontre de plus en plus souvent une famille d'idées ou de valeurs qui sous-tendent un certain mouvement théorique vers la notion de l’infini. L'aura de Benjamin, le punctum de Barthes, l'infini et le sublime de Kant ou Levinas, renvoient tous à une même notion de force, de dépassement ou de transcendance qui vient paradoxalement s'incarner dans l’œuvre. “Peut-être,” écrivent Deleuze et Guattari, “est-ce le propre de l'art, passer par le fini pour retrouver, redonner l'infini.” Cette fixation sur l'infini n'est pas du tout le résultat d'une angoisse spécifiquement postmoderne. Il semble, au contraire, que la volonté de représenter l'infini s’inscrive déjà dans la notion de représentation elle-même, et que la mimésis se caractérise, dès sa conception, par une certaine fierté : elle ne veut reconnaître aucune limite, ni à son efficacité, ni à son contenu. On comprend pourquoi la représentation doit s'attaquer à l'infini : se donnant comme tâche de tout représenter, il lui faut tenter de représenter le Tout.
Au cours de l'histoire culturelle de la Grande-Bretagne, de nombreux théoriciens ont voulu penser l'infini, des artistes ont cherché à le représenter. Tout formuler, tout montrer n'est pourtant pas une tâche facile. Comment représenter l'irreprésentable ? Comment suggérer l'infini ? Pourquoi l'artiste s'acharne-t-il à repousser les limites de la représentation ? Quel rôle l'infini joue-t-il dans l'imaginaire britannique ?
La première partie de ce volume tente de dresser une poétique et une typologie des représentations de l’infini à partir d’artistes et penseurs divers. John Keats y côtoie Anish Kapoor ; les Monty Pythons se joignent à James Joyce, T.E. Hulme et Agatha Christie, afin d’illustrer les expériences et les apories de l’infini. La deuxième partie poursuit cette même problématique dans le cadre des arts plastiques (peinture, sculpture, cinéma), analysant des exemples allant de la Renaissance jusqu’à Richard Long. La troisième partie relie la notion de l’infini au topoi du voyage et de l’exil (chez Conrad, Joyce et Beckett, entres autres). La dernière partie présente l’infini au cœur d’un éventail de stratégies théâtrales, narratologiques et poétiques, au service d’auteurs célèbres (comme Shakespeare) ou moins connus (comme George Barker).
Dans ses relations rhizomatiques entre domaines, périodes et genres, ce volume lui-même propose, en quelque sorte, une figure de l’infini.