Ce volume s'est donné comme enjeu d'analyser les métaphores spatiales à partir desquelles la subjectivité se pense. C'est s'interroger sur l'émergence d'une science des indices (la psychologie) et convoquer des textes qui se caractérisent par la passion de l'intime (Y. Bonnefoy, C. Juliet). Dans un mouvement inverse, sont prises en compte les philosophies qui dénoncent le mythe de l'intériorité (Wittgenstein). Il est enfin apparu que des œuvres majeures (celles de Giono, Michaux, Simon, voire celle de Sartre) récusaient l'opposition du dehors et du dedans pour instaurer entre ces deux notions une dialectique incessante. Si la modernité se fonde sur la ruine du sujet cartésien, elle s'affirme cependant toujours plurielle, parcourue de lignes de faille, lorsqu'elle tente d'exprimer en termes de spatialité la relation de soi à soi.