Ce volume étudie les représentations romantiques de la forêt au XIXe entre romantisme et positivisme mais aussi entre romantisme et décadentisme autour de plusieurs pistes et questions. Il s’attache à dégager à travers tout le XIXe les continuités, les ruptures, les modulations, les détournements voire les retournements. La forêt est un espace sauvage certes ; mais en même temps elle est un paysage en perpétuelle évolution : elle n’échappe pas à l’économie. Les écrivains, Balzac et Sand, par exemple, enregistreront ces mutations. La forêt se sépare en deux espaces : celui des cultures (de la culture), celui de la nature. Le couple est sans cesse interrogé dans ce volume. L’attachement romantique à la forêt n’est pas seulement l’expression d’une nostalgie. Il est également porteur des embryons d’une pensée que nous qualifierions aujourd’hui « d’écologiste ». Ce livre, qui regroupe une vingtaine de contributions, part de l’évidence romantique apparente selon laquelle le moi est lié à la forêt. La force de cette relation privilégiée est ensuite examinée, qui s’explique aussi bien par les enchantements que par les chants offerts par et dans la forêt. Examiner ensuite comment la réalité sylvestre, celle de Fontainebleau, en particulier, qui a conquis de grands écrivains de l’époque, hante et nourrit tout à la fois l’imaginaire fantasmatique, permet d’aborder pour finir la forêt dans sa dimension iconographique. Le livre se clôt sur un magnifique portfolio photographique.