Le numéro 259 aborde plusieurs aspects du Cameroun. Paul Tchawa montre que le Cameroun peut être assimilé, de par sa position centrale et son extension en latitude, par les similitudes existant entre ce Pays et les autres régions du continent, à une « Afrique en miniature », condensé de l’Afrique, terre de contrastes, toute l’Afrique en une, tant par ses paysages, ses milieux naturels (climats, milieux forestiers, savanes, milieux littoraux, Hautes Terres, structures morphologiques) ou ses fondements sociogéographiques et culturels (carrefour de grands courants migratoires, ethnies, dispersion du groupe Bantou, cohabitation de 2 langues officielles). Aurore Sarah Ngo Balepa étudie les zones franches industrielles au Cameroun et leurs résultats mitigés dans le cadre d’une stratégie d’industrialisation porteuse d’espoir. René Joly Assako Assako décortique les grands travaux entrepris nécessaires pour mener à bien l’opération d’embellissement de Yaoundé autant en faveur des infrastructures urbaines que pour le bénéfice des populations. Grâce entre autres, aux crédits issus de différents programmes de remise de dette dont le Contrat Désendettement Développement (C2D), l’Initiative de l’Allègement de la Dette Multilatérale (IADM), le super maire nommé par Décret présidentiel procède aux déguerpissements des quartiers populaires anarchiques, à la construction d’infrastructures de transport et à la réalisation d’espaces verts. Ces aménagements transforment considérablement la physionomie de la capitale camerounaise. Mais, il s’agit d’une opération controversée, mal perçue par les autres maires y compris ceux des Communes urbaines d’arrondissement du parti au pouvoir. Aristide Yemmafouo, Ako Yvonne Oneke et Laurien Uwizeyimana s’intéressent aux Infrastructures de transport et au destin des territoires frontaliers qui en dépendent : dans la région du Sud-Ouest Cameroun, l’enclavement handicape sérieusement la mobilité non seulement à l’intérieur du territoire, mais aussi vers les centres économique (Douala) et politique (Yaoundé) du pays. Du coup, la région se tourne vers le Nigeria qui offre des opportunités d’échanges plus avantageuses. Au niveau de Mamfé, la Cross river sert de voie d’échange qui régule jusqu’à nos jours l’asphyxie de la région. Au-delà de la question de l’enclavement lui-même, se pose celle des conséquences des dynamiques économiques dans les territoires frontaliers en Afrique centrale en terme d’intégration nationale. Jean-Louis Dongmo présente les réformes accomplies dans la Géographie camerounaise pour faire face au défi de la transversalité et au bilinguisme national.