Quand peut-on déclarer un conflit achevé? Qu’est-ce, après une guerre, une dictature, un génocide, qu’une réconciliation réussie? Est-elle seulement possible?
Si l’on considère un ensemble d’expériences présentes ou récentes de par le monde, quels enseignements chaque situation post-conflictuelle ou post-traumatique peut-elle délivrer aux autres, en matière d’établissement de la vérité, de réparation et de transmission de la mémoire? Comment faire cohabiter les exigences de la mémoire, qui commande de ne pas oublier ce qui sépare, et les nécessités du vivreensemble ? C’est sur ces sujets complexes que cet ouvrage propose des éléments de réponse en conjuguant la parole de chercheurs, de témoins, ainsi que d’artistes impliqués, pour offrir des regards multiples. Les situations personnelles et collectives analysées concernent différents pays européens, africains, latino-américains et du Proche-Orient, observés au prisme de la tension difficilement résolue entre passé et présent, mais aussi des progrès parfois accomplis vers l’apaisement après les grands traumatismes historiques. Plusieurs contributions montrent que l’art, notamment, avec les moyens qui lui sont propres, offre des dépassements de conflits qui permettent de respecter la diversité des mémoires en suggérant de nouvelles représentations, articulées autour d’une démobilisation des esprits et d’une culture de la paix.