Transfuge des sciences médicales, la notion de vulnérabilité s'est progressivement imposée dans les sciences sociales. Elle constitue aussi une catégorie de l'action publique dont elle contribue à faire évoluer les registres. Dans les politiques sociales contemporaines, il est aujourd'hui question de care, d'empowerment, d'accompagnement individualisé, de territorialisation de l'action sociale, etc. Le présent ouvrage est le fruit d'un travail collectif pluridisciplinaire mené sous l'égide du COMPTRASEC, Centre de droit comparé du travail et de la sécurité sociale (UMR 5114, CNRS- Université de Bordeaux), dont le parti pris est de faire dialoguer la perspective juridique sur les politiques sociales avec l'approche des sciences de la population: là réside sans doute son originalité. Les chercheurs mobilisés dans ce projet se sont attachés à analyser certains types de risques sociaux affectant certains groupes ou catégories d'individus vulnérables, c'est-à-dire s'inscrivant dans des processus et des trajectoires de précarisation. Il est notamment question ici de déclassement, de non-recours aux droits, d'inégalités de santé, de mal logement ou encore d'endettement. Y sont aussi décryptées les réponses apportées par les politiques publiques à différentes échelles spatiales et qui donnent à lire les transformations de l'État social au XXIe siècle.