Excellence, qualité, proactivité, autodiagnostic, normalisation, processus, juste-à-temps, zéro défaut, bonnes pratiques, équipe projet, kaizen. Cette déferlante de mots aux consonances parfois américano-japonaises a marqué les entreprises depuis les années 1990, avant de se diffuser dans les autres types d'organisation.
D'où vient ce discours ? Par quels moyens pénètre-t-il dans l'entreprise ? Comment expliquer son succès, sa généralisation, sa diffusion ? Les salariés, principaux destinataires, le comprennent-ils ? En quoi change-t-il les rapports au travail et à l'entreprise ?
Présentés dans une abondante littérature et par des experts (consultants) comme efficaces, rationnels voire inexorables, le discours managérial – ainsi que les pratiques qui lui sont associées – devraient a priori concilier enfin les intérêts des salariés et ceux de leur hiérarchie.
Or, l'enquête ethnologique, menée par l'auteur pendant plusieurs années dans une agence de communication parisienne, contredit la réussite de cette métamorphose du monde du travail. L'analyse de la collecte des propos des managers et des réactions de leurs subordonnés révèle que le pouvoir de ce discours réside précisément dans sa capacité à rester incompris et son autorité dans celle d'imposer sa supériorité statutaire.
D'où vient ce discours ? Par quels moyens pénètre-t-il dans l'entreprise ? Comment expliquer son succès, sa généralisation, sa diffusion ? Les salariés, principaux destinataires, le comprennent-ils ? En quoi change-t-il les rapports au travail et à l'entreprise ?
Présentés dans une abondante littérature et par des experts (consultants) comme efficaces, rationnels voire inexorables, le discours managérial – ainsi que les pratiques qui lui sont associées – devraient a priori concilier enfin les intérêts des salariés et ceux de leur hiérarchie.
Or, l'enquête ethnologique, menée par l'auteur pendant plusieurs années dans une agence de communication parisienne, contredit la réussite de cette métamorphose du monde du travail. L'analyse de la collecte des propos des managers et des réactions de leurs subordonnés révèle que le pouvoir de ce discours réside précisément dans sa capacité à rester incompris et son autorité dans celle d'imposer sa supériorité statutaire.