La Fronde, en Provence, fut marquée par de nombreux soulèvements de villes, rencontres armées entre divers groupes dont l’armée royale, querelles privées, cabales et intrigues. Comme dans d’autres provinces, elle a eu ses chroniqueurs. Mais le nombre des témoins directs est limité. Encore plus si le témoin est aussi acteur. En fait, dans l’état actuel des connaissances, il n’y a guère de témoin-acteur que le président de Régusse, l’un des magistrats du Parlement d’Aix. Charles de Grimaud, qui ne tardera pas à se faire appeler Grimaldi en vertu d’une parenté fictive avec les Grimaldi de Monaco, président à mortier au Parlement d’Aix, marquis de Régusse, baron de Roumoules, naquit en 1612 et mourut en 1687. Entré au Parlement comme conseiller en 1633, il coiffa le mortier en 1643, et termina sa carrière comme deuxième président en 1675. Il a donc largement connu, et connu à son poste, la Fronde provençale. Il aurait pu la connaître et s’en désintéresser au moins relativement, comme le firent plusieurs de ses collègues, qui choisirent l’attitude d’un intérêt plus prudent. Mais il n’en fut pas ainsi du président. La Fronde l’attira et souvent fortement.
On peut estimer que la Fronde provençale commença en 1647, avec la création d’un Parlement semestre, et s’acheva en 1661, avec les diverses manifestations d’autorité de Louis XIV envers ses sujets, dont les événements de Marseille ne furent qu’une partie. Le président de Régusse passa par plusieurs phases, bien visibles dans ses Mémoires : parlementaire frondeur de 1647 à 1649, puis magistrat fidèle de 1649 à 1657 environ, de nouveau en rébellion de 1657 à 1661. Si la Fronde parlementaire n’eut pas trop de répercussions sur lui, il n’en fut pas de même de la phase finale : le Roi l’exila deux fois, une première fois à Issoudun, une deuxième fois à Abbeville. De ses palinodies, Monsieur de Régusse parle longuement. Il en donne des explications toujours à son avantage naturellement, et se montre plus ou moins convaincant. Le personnage public occupe longuement son esprit et sa plume. Mais, au début de son manuscrit, il n’oublie pas l’enfant qu’il fut, l’héritier d’une famille originale, l’époux et surtout le chrétien. Il en résulte un tableau vivant et contrasté, d’une personnalité historique, gardant son individualité. De plus, le récit, souvent différent des récits des frondeurs parisiens, laisse apparaître des caractères propres à la Fronde provençale.
On peut estimer que la Fronde provençale commença en 1647, avec la création d’un Parlement semestre, et s’acheva en 1661, avec les diverses manifestations d’autorité de Louis XIV envers ses sujets, dont les événements de Marseille ne furent qu’une partie. Le président de Régusse passa par plusieurs phases, bien visibles dans ses Mémoires : parlementaire frondeur de 1647 à 1649, puis magistrat fidèle de 1649 à 1657 environ, de nouveau en rébellion de 1657 à 1661. Si la Fronde parlementaire n’eut pas trop de répercussions sur lui, il n’en fut pas de même de la phase finale : le Roi l’exila deux fois, une première fois à Issoudun, une deuxième fois à Abbeville. De ses palinodies, Monsieur de Régusse parle longuement. Il en donne des explications toujours à son avantage naturellement, et se montre plus ou moins convaincant. Le personnage public occupe longuement son esprit et sa plume. Mais, au début de son manuscrit, il n’oublie pas l’enfant qu’il fut, l’héritier d’une famille originale, l’époux et surtout le chrétien. Il en résulte un tableau vivant et contrasté, d’une personnalité historique, gardant son individualité. De plus, le récit, souvent différent des récits des frondeurs parisiens, laisse apparaître des caractères propres à la Fronde provençale.