Ce livre explore les relations entre histoire et archéologie sous-marine aux Petites Antilles à travers l’exemple de la Guadeloupe. Le phénomène du naufrage est envisagé comme un prisme pour aborder les aspects maritimes de l’histoire antillaise à l’époque de la marine à voile (fin du XVIIe mi-XIXe siècle). L’objectif est de dresser une typologie des pertes en mer s’intéressant aux différents types de navires perdus, leur fonction, leur cargaison et leur équipage.
Le regard sur l’espace maritime est abordé pour présenter le cadre géographique. Le naufrage est ensuite défini par une étude quantitative : nombre, fréquence, localisation, répartition chronologique. Son intérêt en tant que clé de lecture d’une colonie française d’Amérique, de son économie et de sa société entre cultures d’exportation et esclavage est certain. Environ 550 naufrages sont répertoriés, ce qui représente moins de 1 % de la fréquentation maritime de la colonie. Cette étude permet d'analyser les relations entre risques et les moyens pour en réduire l’impact. Les différentes pistes, des premières missions hydrographiques au XVIIIe siècle, aux premiers aménagements portuaires et littoraux au XIXe siècle, sont présentées.
L’étude des documents d’archives trouve une application dans l’évaluation du potentiel archéologique sous-marin. Des hypothèses d’identification de 5 sites sur les 15 sites d’épaves anciennes répertoriées, permettant ainsi une vision différente de la question des risques maritimes.