Günther Anders (1902-1992) est l’un des grands penseurs de la modernité technique, qu’il perçoit comme la source des catastrophes du XXe siècle. Selon lui, les guerres mondiales, la Shoah, les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, la menace nucléaire, l’emprise des médias témoignent du déséquilibre entre la capacité d’inventer qui caractérise l’homme et son incapacité à seulement se représenter les conséquences de ses productions. Alors que l’oeuvre maîtresse d’Anders, L’Obsolescence de l’homme, est désormais disponible en français, l’auteur présente les grandes lignes d’une pensée qui rejette le système pour être philosophie de circonstance, phénoménologie pratique, cherchant à se réaliser dans des analyses ponctuelles – sur la bombe, sur les médias – et par des engagements concrets, notamment dans le mouvement antinucléaire international. Les engagements de Günther Anders lui firent rencontrer en RFA l’opposition extra-parlementaire.
Les thèmes abordés amènent Daglind Sonolet à resituer la réflexion andersienne par rapport à celle d’auteurs contemporains soulevant les mêmes problèmes : Simmel, Heidegger, Jaspers, Adorno, Marcuse, Arendt, Jonas. Elleretrace notamment la tentative du philosophe pour donner un fondement éthique à la pensée existentiale de Heidegger, son maître à penser. Tout en proposant une analyse des contradictions que produit une perspective rigoureusement antimoderne et antioccidentale, caractéristique de la Kulturkritik, l’auteur n’est pas insensible au diagnostic implacable du grand moraliste
« anti-annihiliste », à l’appel de l’humaniste désespéré à penser le pire.
Les thèmes abordés amènent Daglind Sonolet à resituer la réflexion andersienne par rapport à celle d’auteurs contemporains soulevant les mêmes problèmes : Simmel, Heidegger, Jaspers, Adorno, Marcuse, Arendt, Jonas. Elleretrace notamment la tentative du philosophe pour donner un fondement éthique à la pensée existentiale de Heidegger, son maître à penser. Tout en proposant une analyse des contradictions que produit une perspective rigoureusement antimoderne et antioccidentale, caractéristique de la Kulturkritik, l’auteur n’est pas insensible au diagnostic implacable du grand moraliste
« anti-annihiliste », à l’appel de l’humaniste désespéré à penser le pire.