L’atelier d’artiste connaît depuis quelques années un regain d’intérêt comme objet d’étude académique ou muséal. Espace hétérogène et complexe, il est à la fois un lieu de savoir et d’expérimentation ; le territoire d’une pratique généralement dérobée au regard d’autrui ; un foyer de sociabilité ; un espace fréquenté par les collectionneurs, galeristes, critiques, commissaires et directeurs d’institutions muséales ; un espace de stockage et de transit pour la pièce qui y est oeuvrée et prélevée ; et, enfin, un motif spécifique dans l’histoire de l’art (à travers ses mises en abyme dans l’oeuvre d’art et ses captations photographiques ou filmiques).
Tout lieu qu’un artiste investit par une somme de gestes et une production — de quelque nature que ce soit — devient atelier, que celui-ci soit nomade ou ancré, éphémère ou durable, unitaire ou multipolaire.
De Zurbarán à Orozco, en passant par Picasso, Miró, Tàpies, Cruz-Diez et tant d’autres, d’Espagne et d’Amérique latine, le livre propose, à travers des études de cas, de saisir l’atelier sous ses différentes formules dans l’art moderne et l’art contemporain.