La notion d’énergie est particulièrement opératoire pour l’étude de la littérature des trois derniers siècles. Elle sera étudiée ici à la fois dans son versant thématique, dans son versant formel (stylistique), et dans son versant méta-littéraire (l’énergie de l’écriture, l’énergie créatrice). Nous rencontrerons la problématique de la contradiction entre l’épuisement de l’énergie et le désir d’une énergie inépuisable, particulièrement au XIXe siècle du fait de l’arrière-fond épistémologique que constitue la thermodynamique : le principe de l’entropie prévoit l’épuisement de l’énergie libre (disponible) d’un système, qui est dépensée irréversiblement au cours du temps. À cela s’est opposé le rêve du mouvement perpétuel, de l’énergie inépuisable… La création littéraire peut-elle être envisagée comme une tentative néguentropique ? La question de l’énergie débouche aussi assez vite sur la nécessité d’une problématisation éthique. Car si l’énergie peut être créatrice, elle peut aussi être destructrice. L’œuvre littéraire peut-elle échapper au risque de véhiculer une énergie destructrice ? La Première Partie de ce volume recouvrira une période qui va des Lumières au romantisme. La Deuxième Partie abordera l’arrière-fond épistémologique de la thermodynamique perceptible dans la littérature du XIXe siècle et du début du XXe siècle. La Troisième Partie s’orientera plus spécifiquement vers l’énergie de la poésie aux XIXe et XXe siècles. Enfin la Quatrième Partie concernera des enjeux idéologiques et des problématiques chronologiquement plus proches de l’époque contemporaine.