L’année 2015 a marqué une césure en Europe. Les guerres en Syrie et en Irak ont entraîné une forte augmentation de l’immigration vers certains États européens – durant une courte période, l’Allemagne, à elle seule, a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile. Au-delà de l’accueil humanitaire immédiat, ces mouvements migratoires ont provoqué des débats virulents dans tous les États membres de l’Union européenne (UE), tout en contribuant à l’essor des populismes et à la montée des extrêmes. En même temps, ils ont entraîné des élans de solidarité inédits ; dans de nombreux pays, la société civile s’est investie auprès des réfugiés pour leur garantir les moyens de vivre dignement, mais aussi d’accéder à l’éducation et à l’emploi.
Le constat s’impose : plus que jamais, l’Europe doit apprendre à vivre avec l’immigration, qu’elle concerne des réfugiés fuyant des conflits au Proche-Orient, en Afrique et aujourd’hui dans le cadre de la guerre en Ukraine, ou des migrants cherchant à échapper à la misère ou à la famine. Face à un phénomène durable, l’Europe doit (re)trouver un esprit de cohésion et élaborer une politique migratoire commune. Le défi est historique. Dans un tel contexte, cet ouvrage analyse la politique d’immigration et d’intégration de la France et de l’Allemagne, dans la mesure où ces deux pays sont au coeur de la construction européenne. Il étudie également les réactions à la crise migratoire dans d’autres États de l’UE et, pour finir, la coopération franco-allemande et européenne sur les enjeux migratoires.