Cet ouvrage retrace une étape de la vie du docteur Philippe Tissié (1852-1935) à travers son engagement militant en faveur des exercices physiques et des jeux scolaires entre 1888 et 1914. Au-delà du récit biographique, les auteurs ont pour ambition de mettre en évidence les préoccupations qui agitent l’opinion publique en matière d’éducation et de développement du corps et de révéler ainsi une part souvent négligée de l’histoire culturelle et sociale de la France. Afin d’aider les élèves de l’académie de Bordeaux à mieux organiser leurs temps de jeu, P. Tissié crée le 19 décembre 1888 la Ligue Girondine d’Éducation Physique (LGEP). En institutionnalisant les Lendits girondins l’année suivante, à l’occasion du centenaire de la Révolution française, P. Tissié innove en réalisant les premières rencontres sportives entre établissements scolaires de l’académie de Bordeaux. Quels que soient le lieu, l’heure, le temps, sa volonté de combiner santé physique et santé morale de la jeunesse française s’exprime jusqu’à la Première Guerre mondiale d’une manière singulière et originale pour répondre aux deux problèmes majeurs de la société de cette époque, la « dégénérescence » et la dépopulation de la France de la IIIe République. L’étude proposée est tout d’abord chronologique, en ce qu’elle montre l’évolution du positionnement de l’auteur vis-à-vis de la culture de son temps, sous l’angle des propositions de réformes scolaires et des enjeux sociaux qui l’accompagnent, puis sa trajectoire est plus finement analysée, sous la forme de chapitres thématiques éclairant sa façon d’appréhender certaines questions techniques et pédagogiques, épistémologiques, sociales, ou encore politiques. Cet ouvrage montre ainsi en quoi le docteur Tissié apporte un intérêt particulier aux récréations actives offertes à la jeunesse française. Il démontre aussi de quelle manière ses propositions intègrent la question de la place des femmes dans la société, comment ses discours accompagnent les références scientifiques et les mobilisations politiques qu’elles autorisent et sous quelles formes elles participent à l’histoire des relations internationales. Les quatre auteurs de cet ouvrage, sont tous membres du groupe de recherches historiques de la FFEPGV (Fédération Française d'éducation Physique et de Gymnastique Volontaire) qui existe depuis 1976.