C’est à partir de la lecture des sources judiciaires et administratives des principaux tribunaux du roi (le Conseil de Castille, la Junte Royale du Bureau, les six alcades de Cour, le corregidor de Madrid) et des livres de pratique judiciaires du XVIIe siècle que l’auteur tente de reconstituer l’exercice de la justice de Philippe IV (1621-1665) dans sa capitale Madrid. Les tribunaux laïcs qui constituaient alors la juridiction du roi rencontraient de nombreuses résistances pour exercer la justice pénale et maintenir l’ordre public dans la ville de cour lorsqu’ils ne s’opposaient pas entre eux. Les conflits de juridictions étaient donc fréquents et les magistrats du roi devaient affronter les privilèges judiciaires des militaires, du clergé et de la noblesse de cour. Cet apparent désordre était en fait régulé par le Conseil de Castille et sa politique régaliste, les différentes juntes de compétences et l’arbitrage du monarque Philippe IV, malgré l’augmentation continue des procès et des voies de recours. Dans cet ouvrage, l’auteur apporte une nouvelle compréhension des pratiques et d’une législation judiciaires complexes, et propose une analyse de la décision judiciaire à la lumière de la doctrine pénale de l’époque, pour aboutir à une réflexion plus globale sur le rôle social du système judiciaire espagnol et ses représentations à l’époque moderne.