La place dévolue au livre dans nombre de films est un indice de l’affinité que cinéma et littérature nourrissent mutuellement. Mais la présence d’un ouvrage à l’écran annonce aussi d’autres plaisirs et d’autres savoirs : goût de l’imaginaire et des sciences, progrès des connaissances et aura du mystère, souci de la transmission et forme ésotérique. La mise en scène des bibliothèques hérite de cette symbolique multiple, à laquelle s’ajoute celle de l’archivage et du nombre ; elle inscrit aussi la collection dans un espace double, à la fois architectural et mental, et dans une temporalité complexe.
L’histoire du cinéma offre nombre de points de vue, singuliers et variés, sur l’organisation des fonds, la nature des collections, la création des établissements de lecture publique et leur évolution. Lieux d’un parfait et implacable classement ou d’un jeu de fiches aberrant, espaces ouverts à tous les publics ou archives jalousement gardées, les bibliothèques n’abritent pas seulement des volumes imprimés : elles sont aussi vouées à abriter des collections d’images ou de mystérieux occupants.
Analysant la mise en scène des collections et des lieux de lecture, la présente publication réunit les contributions de spécialistes du cinéma et de professionnels du livre. Elle met en lumière la richesse des formes filmiques qui sont nées de la curiosité, voire de la fascination, que suscitent les bibliothèques, les hommes qui les fréquentent et ceux qui les organisent.