Quelles vérités proscrites s’énonçaient donc dans l’anonyme Lazarillo de Tormes et le Guzmán de Alfarache de Mateo Alemán, pour s’attirer dans le Buscón une réplique aussi cinglante de la part du noble et vieux chrétien Francisco de Quevedo ? Serait-ce la prétention de récuser un déterminisme héréditaire qui condamnait alors le roturier à l’infamie de ses origines et au silence sur soi ? Serait-ce l’aptitude à démystifier les pseudo-valeurs d’une société improductive fondée sur le culte de la rente et la perversion de la modernité marchande ? Serait-ce, enfin, le réformisme philo-bourgeois inscrit dans l’ironie du Lazarillo et la dialectique « atalayiste » du Guzmán, qui amena le réactionnaire Quevedo à imaginer la farce contre-picaresque d’un gueux voué à l’abjection de par son identité même de Buscón,fils de Ségovie ?
C’est à ces questions, cruciales pour l’étude du roman picaresque, que cherchent à répondre les trois essais réédités ici dans une nouvelle version attentive à dégager l’inspiration sociopolitique du Lazarillo de Tormes, du Guzmán de Alfarache et de La vida
C’est à ces questions, cruciales pour l’étude du roman picaresque, que cherchent à répondre les trois essais réédités ici dans une nouvelle version attentive à dégager l’inspiration sociopolitique du Lazarillo de Tormes, du Guzmán de Alfarache et de La vida