Les contributions de ce numéro interrogent le processus de transfert de L’Esprit des lois en Russie et dans trois pays d’Asie, tous liés au despotisme chez Montesquieu. Loin d’être une simple réception, l’oeuvre a fait l’objet d’une appropriation volontaire, servant aussi bien à défendre le nationalisme russe qu’à promouvoir le républicanisme au Japon et en Chine, contester la colonisation puis répondre aux attentes du régime communiste (Vietnam). Chaque article éclaire une démarche de traduction marquée par une pluralité de resémentisation mais également de circulation, via une langue ou un pays tiers.