Les consuls de France à Santiago de Cuba (1824-1898), témoins de l'évolution du transport maritime transatlantique

De par leurs fonctions et les liens privilégiés qu’ils entretiennent avec les capitaines des navires et les autorités portuaires, les consuls sont à la fois les acteurs et les témoins des évolutions que subissent le transport maritime des passagers et les échanges commerciaux transatlantiques. Santiago de Cuba fut, tout au long du XIXe siècle – le siècle par excellence des échanges commerciaux inter atlantiques –, un port de première importance par son rôle dans l’espace caraïbe comme dans l’Atlantique nord. Il est intéressant d’observer les différences et les similitudes qui existent avec des ports des nouveaux États de l’Amérique méridionale qui viennent d’acquérir leur indépendance et comment, juste après la perte de ses colonies continentales, l’Espagne est capable de récupérer son hégémonie commerciale face aux États-Unis qui, nonobstant, à la fin du siècle, auront accaparé l’espace économique et politique de la Caraïbe. En 1898, Santiago fut le théâtre où, après trois guerres civiles cruelles, se scella définitivement le destin de l’indépendance de Cuba. On étudie ici les incidences qu’eurent, sur le développement des échanges inter atlantiques, notamment avec les ports de Nantes, Marseille, Bordeaux et d’Espagne, au cours du XIXe siècle, la piraterie, les indépendances continentales, la fièvre jaune, la traite des Noirs, les conflits régionaux, l’apparition de la marine à vapeur et ses conséquences sur les échanges commerciaux et le transport des passagers, et comment le besoin de répondre à la demande du marché international provoqua une spécialisation des productions et des exportations qui, une fois ce cycle économique épuisé, conduisit à la décadence du port.