Fassbinder pratique un cinéma âpre et cruel qui révèle sans concession les blessures individuelles et collectives de la nation allemande. Ses films décrivent la dureté des rapports humains, l’exploitation des minorités, la difficulté à vivre et à aimer et montrent l’échec de l’individu face à la brutalité du monde. Révélant l’envers du miracle économique ouest allemand, le cinéaste dépeint les exclus, les faibles et les marginaux. Cet ouvrage aborde l’oeuvre de Fassbinder par le biais de la crise de l’identité du sujet contemporain et de ses répercussions sur le langage cinématographique lui-même. Quelles sont les modalités de cette crise, replacée dans le contexte historique, socio-politique et intellectuel de l’époque? Comment cette crise est-elle mise en scène? Quel est l’impact de la violence diagnostiquée par Fassbinder sur sa façon de filmer? Comment invente-t-il un langage cinématographique qui rende compte de la déroute de l’individu et nous touche encore aujourd’hui? C’est à ces questions que répond cet ouvrage, en analysant l’ensemble des 43 films réalisés par le cinéaste.