« Dieu merci, le Limousin ne manquait pas de bosquets, de châtaigneraies, de chemins creux bordés de chênes et de hêtres, de telle sorte que je pouvais m’y promener – sans risquer… l’insolation – d’un pas dont on pouvait croire la lenteur due à ma nature méditative. D’ailleurs, c’était vrai, je méditais. » Ainsi s’exprime Georges-Emmanuel Clancier dans son roman autobiographique, Un jeune homme au secret, qu’il publia en 1989. Né à Limoges le 3 mai 1914, et bien qu’il vive à Paris depuis 1955, Georges- Emmanuel Clancier n’a jamais rompu ses attaches avec le Limousin, la terre nourricière de son inspiration littéraire, le matériau premier de son imaginaire, le point névralgique de sa poétique. Sans jamais s’enfermer dans le passé, il puise dans ses racines natales les forces de son renouvellement, ne serait-ce que pour élargir l’horizon de sa création et l’ancrer dans le temps présent. Aussi émerveillé soit-il par la féerie géographique, aussi sensible soit-il à l’histoire des vies minuscules ou aux luttes sociales sublimement orchestrées dans Le Pain noir, sa plume a toujours trempé dans l’encre de l’universalité. Son œuvre doit être considérée comme un legs précieux pour ceux qui s’intéressent aux questions de l’identité et des relations entre terroir et céleste.