Textes réunis et présentés par D. Rabaté.
Le secret est le "personnage théorique" de ce volume collectif qui essaye de penser les figures particulières que la Modernité lui a inventées. Il ne s'agit donc pas de décrire des structures hors de toute histoire mais de chercher en quoi le secret est intimement lié à une économie nouvelle du langage, à des formes littéraires nouvelles. Car la Modernité a produit une exigence de tout dire qui change radicalement le partage entre dicible et indicible. Journal intime ou roman sont, notamment, deux matrices fécondes d'écriture du secret et leur floraison est, d'une certaine façon, l'histoire de la modernité.
On déclinera donc quelques figures narratives du secret, en racontant le "roman du secret". De Madame de Duras à Huysmans, Proust et Bernanos, de Blanchot à Quignard, ou chez Carrère et Roth, le principe même du romanesque réside dans les modalités indéfinies de révélation du secret, ce secret qui se réserve, qui nous fait lire. Par contraste, la poésie choisit le versant du mystère. On en verra chez Maeterlinck, Artaud, Pessoa ou Michaux les modes de figuration, et ce qui fait du lyrisme une science de l'ineffable. Les figures du secret sont infinies, chatoyantes et séduisantes. Les énigmatiques jeunes filles de Balthus nous rappellent la place du visible et les réflexions de Wittgenstein ouvrent à une redéfinition de la subjectivité.
Le secret échappe. Il relance heureusement notre désir de savoir, notre avidité, de lire, notre besoin de lui donner un contenu. Il est ainsi l'un des noms, secrets et éclatants, de la littérature.
Le secret est le "personnage théorique" de ce volume collectif qui essaye de penser les figures particulières que la Modernité lui a inventées. Il ne s'agit donc pas de décrire des structures hors de toute histoire mais de chercher en quoi le secret est intimement lié à une économie nouvelle du langage, à des formes littéraires nouvelles. Car la Modernité a produit une exigence de tout dire qui change radicalement le partage entre dicible et indicible. Journal intime ou roman sont, notamment, deux matrices fécondes d'écriture du secret et leur floraison est, d'une certaine façon, l'histoire de la modernité.
On déclinera donc quelques figures narratives du secret, en racontant le "roman du secret". De Madame de Duras à Huysmans, Proust et Bernanos, de Blanchot à Quignard, ou chez Carrère et Roth, le principe même du romanesque réside dans les modalités indéfinies de révélation du secret, ce secret qui se réserve, qui nous fait lire. Par contraste, la poésie choisit le versant du mystère. On en verra chez Maeterlinck, Artaud, Pessoa ou Michaux les modes de figuration, et ce qui fait du lyrisme une science de l'ineffable. Les figures du secret sont infinies, chatoyantes et séduisantes. Les énigmatiques jeunes filles de Balthus nous rappellent la place du visible et les réflexions de Wittgenstein ouvrent à une redéfinition de la subjectivité.
Le secret échappe. Il relance heureusement notre désir de savoir, notre avidité, de lire, notre besoin de lui donner un contenu. Il est ainsi l'un des noms, secrets et éclatants, de la littérature.