L’ethnographie révèle que les cultures les plus diverses ont eu pour origine un lieu géographique, un climat, et l’histoire, même élémentaire, d’un groupe humain. L’esprit des lieux résulte de l’interaction de ces trois facteurs et, pour un individu, se donne toujours comme préexistant.
Ce livre a pour objet d’étudier l’influence de cet « esprit des lieux » sur la littérature, ainsi que sur les arts plastiques, à travers le projet des créateurs, mais aussi à travers la représentation qui en est donnée dans les œuvres. Au confluent du biographique et de l’imaginaire, on pourra ainsi s’interroger sur l’importance du lieu d’enfance. Dans cette perspective, l’œuvre ancrée pour l’essentiel dans une région fournira un filon de grand intérêt, qu’il s’agisse de romans dans lesquels le lieu, décor longuement décrit, a engendré des façons singulières de vivre, de penser et de sentir. On pourra également se demander si, chez des écrivains en exil, ou d’autres ayant consacré leur œuvre à l’évocation d’un même territoire imaginaire, le lieu, devenu alors obsédant, n’acquiert pas une puissance spéciale. Il s’est révélé particulièrement intéressant d’étudier la représentation du lieu en ayant pour ambition de préciser les contours d’un mythe de l’Esprit des lieux. Il semble que l’on assiste, depuis l’antiquité gréco-latine, à la naissance, au développement, puis sans doute à la mort d’un mythe qui a ceci de particulier qu’il passe presque inaperçu, tant il est proche des préoccupations de l’anthropologie, laquelle ne fait peut-être qu’étudier tous les « esprits des lieux », c’est-à-dire les cultures qu’à partir des données de la géographie et de leur propre histoire, que de très nombreux groupes humains ont su forger.
Ce livre a pour objet d’étudier l’influence de cet « esprit des lieux » sur la littérature, ainsi que sur les arts plastiques, à travers le projet des créateurs, mais aussi à travers la représentation qui en est donnée dans les œuvres. Au confluent du biographique et de l’imaginaire, on pourra ainsi s’interroger sur l’importance du lieu d’enfance. Dans cette perspective, l’œuvre ancrée pour l’essentiel dans une région fournira un filon de grand intérêt, qu’il s’agisse de romans dans lesquels le lieu, décor longuement décrit, a engendré des façons singulières de vivre, de penser et de sentir. On pourra également se demander si, chez des écrivains en exil, ou d’autres ayant consacré leur œuvre à l’évocation d’un même territoire imaginaire, le lieu, devenu alors obsédant, n’acquiert pas une puissance spéciale. Il s’est révélé particulièrement intéressant d’étudier la représentation du lieu en ayant pour ambition de préciser les contours d’un mythe de l’Esprit des lieux. Il semble que l’on assiste, depuis l’antiquité gréco-latine, à la naissance, au développement, puis sans doute à la mort d’un mythe qui a ceci de particulier qu’il passe presque inaperçu, tant il est proche des préoccupations de l’anthropologie, laquelle ne fait peut-être qu’étudier tous les « esprits des lieux », c’est-à-dire les cultures qu’à partir des données de la géographie et de leur propre histoire, que de très nombreux groupes humains ont su forger.