L’un des lieux communs les plus répandus à propos des peuples indigènes est qu’ils ne laissent pas de trace sur leur environnement. Cette idée se révèle être un procédé de déshumanisation par déni de signes, alors que le colonisateur, lui, en
inonde la nature soi-disant vierge : il s’approprie le monde par le truchement d’un drapeau, d’une croix, d’une carte, et de tout autre représentation, et le recouvre de tant d’images qu’il finit par le dissimuler.
L’Indigène est perçu comme dépourvu du pouvoir et du savoir de produire des signes. Il est donc rendu invisible et sa vie littéralement insignifiante. Situation idéale pour tout colonisateur de terres « nouvelles ». Si on les voit « vierges », terra nullius, alors aucun obstacle ne s’oppose à l’avancée de la « civilisation », qui devient une responsabilité pour le colonisateur.
Les auteurs qui contribuent à ce troisième numéro d’Elohi s’intéressent tous à des discours indigènes qui replacent le culturel au coeur du naturel, non pour nécessairement vanter les mérites d’un mode de vie indigène qui serait primitif, donc harmonieux, mais pour simplement tenter de comprendre comment s’articule un fait objectif : l’humain habite la nature, celle-ci marque le premier, et le premier imprime sa vie signifiante sur la seconde.
Les discours analysés dans ce numéro – le discours légal des Maoris en Nouvelle-Zélande, le discours spirituel aborigène en Australie, celui des Makahs dans l’État de Washington, de N. Scott Momaday, les discours littéraires d’Alexis Wright
(Waanyi), Linda Hogan (Chickasaw), Louise Erdrich (Anishinaabe), David Seals (Huron) – ont donc une puissante portée politique. Lorsqu’ils prennent la parole pour se représenter dans leurs rapports avec l’environnement, les auteurs indigènes
déjouent le paradigme imposé et paramétré par les pouvoirs colonisateurs, un paradigme qui n’a réduit le « sauvage » qu’à être « noble » ou « ignoble ». Ils disent alors leur présence dans un environnement qu’ils contribuent à transformer ou à préserver.
inonde la nature soi-disant vierge : il s’approprie le monde par le truchement d’un drapeau, d’une croix, d’une carte, et de tout autre représentation, et le recouvre de tant d’images qu’il finit par le dissimuler.
L’Indigène est perçu comme dépourvu du pouvoir et du savoir de produire des signes. Il est donc rendu invisible et sa vie littéralement insignifiante. Situation idéale pour tout colonisateur de terres « nouvelles ». Si on les voit « vierges », terra nullius, alors aucun obstacle ne s’oppose à l’avancée de la « civilisation », qui devient une responsabilité pour le colonisateur.
Les auteurs qui contribuent à ce troisième numéro d’Elohi s’intéressent tous à des discours indigènes qui replacent le culturel au coeur du naturel, non pour nécessairement vanter les mérites d’un mode de vie indigène qui serait primitif, donc harmonieux, mais pour simplement tenter de comprendre comment s’articule un fait objectif : l’humain habite la nature, celle-ci marque le premier, et le premier imprime sa vie signifiante sur la seconde.
Les discours analysés dans ce numéro – le discours légal des Maoris en Nouvelle-Zélande, le discours spirituel aborigène en Australie, celui des Makahs dans l’État de Washington, de N. Scott Momaday, les discours littéraires d’Alexis Wright
(Waanyi), Linda Hogan (Chickasaw), Louise Erdrich (Anishinaabe), David Seals (Huron) – ont donc une puissante portée politique. Lorsqu’ils prennent la parole pour se représenter dans leurs rapports avec l’environnement, les auteurs indigènes
déjouent le paradigme imposé et paramétré par les pouvoirs colonisateurs, un paradigme qui n’a réduit le « sauvage » qu’à être « noble » ou « ignoble ». Ils disent alors leur présence dans un environnement qu’ils contribuent à transformer ou à préserver.