Le roman : champ clos vs " oeuvre ouverte"

Cet article se veut une exploration de la dialectique entre la clôture et l’ouverture, mouvement paradoxal qui régit les univers fictionnels, en considérant, dans une analyse comparée, deux oeuvres latino-américaines majeures du xxe siècle : El túnel d’Ernesto Sábato et Cien años de soledad de Gabriel García Márquez. On mettra en vis-à-vis l’incipit du texte et son excipit afin de donner à voir comment, dans le « champ clos » du texte, la narration se déploie et aboutit, dans ces deux romans particuliers, à une exaltation de la clôture. On envisagera également la porosité des textes littéraires vers le « hors-texte », qui passe par la représentation du monde extra-textuel mais aussi par l’intégration intertextuelle, mais encore, par la fomentation de la curiosité, de l’imaginaire, de l’émotion et de la mémoire du lecteur, de telle sorte que la lecture apparaît bien comme le prolongement naturel du texte de fiction, qui devient ainsi une « oeuvre ouverte ».