Vivant sur un territoire depuis toujours menacé par les attaques de l’océan et des sables portés par le vent de nord-ouest, les habitants de la partie ouest de la presqu’île du Médoc se sont transmis des récits plus ou moins mythiques racontant le souvenir de villes englouties, de ports et de forêts disparus de leur contrée. Claude Masse dans sa mission cartographique de la fin du XVIIe siècle, puis l’abbé Baurein à la fin du XVIIIe siècle, se sont interrogés sur la réalité et les causes des phénomènes géographiques ainsi rapportés. À la fin du XIXe siècle, avec la naissance de la science géographique, et grâce à la Société de Géographie Commerciale de Bordeaux, l’intérêt pour ces questions d’évolution du littoral et d’avancée des dunes est relancé. Pendant près de 50 ans, de 1876 à 1938, un débat de « géographes » oppose sur ces questions les thèses fixistes de B. Saint-Jours, aux visions évolutives (et parfois divergentes) de C. Duffart, et P. Buffault (et quelques autres participants…), développées dans de nombreux articles parus dans le Bulletin de la Société de Géographie commerciale, et dans le Bulletin de Géographie historique et descriptive.