Clases de rostros / rostros de clase. Modos de la mirada y representación de la otra - Article 9

Le but de cette étude est d’analyser les diverses formes fictionnelles prises par un rapport social de type conflictuel présent depuis longtemps dans l’histoire culturelle et littéraire de l’Argentine et de l’Amérique Latine : celui existant entre bonne et patronne. Cette analyse est menée à partir de romans écrits par des femmes écrivains à différentes époques (Silvina Ocampo, Perla Suez, Roma Mahieu, Lucía Puenzo), de films et de récits sociaux largement diffusés. Le concept de « visage » constitue un outil permettant d’aborder et de prendre en compte divers points de condensation des conflits qui s’installent au sein de la relation étudiée : l’affrontement entre les classes sociales, les actualisations de la folie féminine, la circulation des menaces et des peurs, la valeur symbolique et sociale de l’enfant, les émotions – en tant que génératrices d’actions politiques et sociales. Ces oeuvres travaillent sur ces noyaux durs où le visage fait émerger une tension entre la relation éthique, présente au coeur du rapport social bonne /patronne, et la singularité traumatique que ces types sociaux adoptent dans des textes dont l’écriture interroge les modalités abstraites de la relation. Il s’agit donc – à partir du visage et de ses mécanismes aussi bien d’occultation que de mise à nu, de demande et d’interpellation – de penser les formes de l’expérience de la rencontre avec l’autre (en l’occurrence l’autre femme).