L’expérience d’Alicia Kozameh comme prisonnière politique est représentée et modulée de façon récurrente dans plusieurs de ses textes littéraires. L’enfermement est, dans cette perspective, une figure centrale de son univers textuel, qui ne s’exprime pas seulement en rapport avec la clôture physique et littérale, mais aussi avec les modalités de l’enfermement mental, de l’horizon affectif et de la mémoire, qui se prolongent au-délà de l’espace physique d’origine et qui rendent très difficile la restauration d’un quelconque équilibre. Pour mettre en évidence ces autres formes d’enfermement, moins tangibles mais également traumatisantes, nous nous proposons de comparer la rhétorique utilisée dans Pasos bajo el agua et dans « Bosquejo de altura », deux textes qui restituent les conditions de enfermement carcérale, avec « El encuentro. Pájaros » et « Vientos de rotación particular », récits de l’extérieur, où le personnage retrouve une liberté qui s’avère très vite comme une variante de l’emprisonnement, malgré l’absence de murs.