Les aventures du capitaine Ruy Pérez de Viedma dans la première partie du Don Quichotte présentent un subtil enchâssement, à la fois topographique et diégétique, du motif de la captivité. Le douloureux enfermement dans les bagnes d’Alger est aussi signifié par l’interpolation du récit dans le roman, qui isole le récit du captif, comme pour mieux mettre en évidence l’exacerbation de cette double clôture, littéraire et biographique. Dans la comedia El gallardo español, les lieux géographiques de la réclusion se
combinent aux formes symboliques de l’enfermement. Au motif de la captivité en terres algériennes s’ajoute celui, historique, du siège de la ville d’Oran qui s’impose, dans l’imaginaire, comme un territoire insulaire. La clôture apparaît comme l’une des structures fondatrices de l’esthétique de la pièce. Ces différentes modalités du motif sont analysées dans une approche littérale afin d’appréhender ce qui apparaît comme une véritable poétique de l’isolement, dans l’acception étymologique du terme. Enfin, dans l’interlocution théâtrale autant que dans le discours romanesque, cette poétique fait ressortir une stratégie paradoxale qui parvient à dire l’essentielle solitude des personnages et à installer, dans ces deux oeuvres, une ontologie du désabusement proprement cervantine.
combinent aux formes symboliques de l’enfermement. Au motif de la captivité en terres algériennes s’ajoute celui, historique, du siège de la ville d’Oran qui s’impose, dans l’imaginaire, comme un territoire insulaire. La clôture apparaît comme l’une des structures fondatrices de l’esthétique de la pièce. Ces différentes modalités du motif sont analysées dans une approche littérale afin d’appréhender ce qui apparaît comme une véritable poétique de l’isolement, dans l’acception étymologique du terme. Enfin, dans l’interlocution théâtrale autant que dans le discours romanesque, cette poétique fait ressortir une stratégie paradoxale qui parvient à dire l’essentielle solitude des personnages et à installer, dans ces deux oeuvres, une ontologie du désabusement proprement cervantine.