Le huis-clos permet à l’écriture théâtrale de créer une chronotopie singulière, où la réflexion d’une part sur l’enfermement engendré par le lien et d’autre part sur la clôture qui lui est consécutive montre toute sa portée. Cette force du huis-clos explique – c’est l’hypothèse suivie dans cet article – l’hybridation de genres caractéristique de deux romans argentins contemporains : Realidad nacional desde la cama et La pasajera. L’un et l’autre adoptent des traits de l’écriture dramatique (voire cinématographique chez Perla Suez) et mettent en exergue la façon dont les protagonistes sont – par le biais d’interpellations multiples et croisées (génériques, ethniques, de classe) – vouées à occuper des positions qui, tout en les constituant performativement en tant que sujets, les assujettissent à leur rôle ; en l’occurrence des rôles subalternes dont elles essaient de se libérer par le biais de formes de résistance pouvant conduire à la violente vengeance de genre et de classe recherchée dans La Pasajera ou recourir