Nombreux sont les enfermements auxquels est confrontée l’écrivaine révoltée qu’a toujours été Zoé Valdés – premièrement, celui de son exil de plus de vingt ans hors de Cuba (vécu encore aujourd’hui sur le mode de la torture la plus douloureuse et envisagé comme l’injustice insurmontable d’une condamnation imméritée à la prison de l’étranger), deuxièmement, celui de son appartenance générique (vécu sur le mode de la contrainte, de la restriction et de la réduction de soi-même au rang de victime)… Or, la solution qu’elle a adoptée pour sa libération est celle de la brutalité et même de la violence, presque terroriste, exprimées dans une écriture conçue comme une arme offensive tant sur le plan de la militance que sur le plan sexuel ; le but étant de faire tomber les murs et les barrières…, quitte à s’équiper de prothèses (une plume phallus, par exemple) et à convertir ses narratrices en créatures vouées à des performances caricaturales et, jusqu’à un certain point, contre-productives.