Au coeur d’un échange de lettres ouvertes, Las Ciento y una et Las Cartas Quillotanas, une polémique se déclenche en 1853 entre deux des pères fondateurs de la nation argentine – D. F. Sarmiento et J. B. Alberdi –, au lendemain de la victoire de Caseros qui inaugure une nouvelle ère pour leur pays. Les deux intellectuels formulent des projets d’organisation nationale, d’ordre territorial, politique et économique. Ils s’opposent pour des raisons de rivalités et de préséances, mais leur polémique révèle ô combien ils concordent sur les axes fondamentaux de leurs plans nationaux. Il est particulièrement surprenant de voir qu’ils allouent un rôle primordial à la libre circulation des fleuves. Ils plaident pour la suppression des douanes intérieures afin d’intégrer pleinement le territoire et demandent l’ouverture des voies fluviales aux agents étrangers pour promouvoir l’économie. Se fondant sur des exemples européens, ils mettent toutefois en garde contre une soumission servile de l’Argentine aux intérêts du Vieux Continent. Leur hauteur de vue leur permet en outre d’intégrer leurs considérations sur le devenir national à une réflexion bien plus vaste, à l’échelle continentale.
Sarmiento souhaiterait notamment qu’une politique commune de libre circulation fluviale soit discutée par un Congrès hispano-américain. Là serait, selon lui, une des clés de la création d’une cohésion géopolitique du sous-continent. Ces différentes perspectives nous permettront d’inscrire pleinement la question de la libre circulation fluviale au sein de la grande problématique d’identité nationale à laquelle les deux auteurs ont dédié tant de temps et d’ardeur dans leurs écrits respectifs.
Sarmiento souhaiterait notamment qu’une politique commune de libre circulation fluviale soit discutée par un Congrès hispano-américain. Là serait, selon lui, une des clés de la création d’une cohésion géopolitique du sous-continent. Ces différentes perspectives nous permettront d’inscrire pleinement la question de la libre circulation fluviale au sein de la grande problématique d’identité nationale à laquelle les deux auteurs ont dédié tant de temps et d’ardeur dans leurs écrits respectifs.
