Élément de séparation fondamental entre le moi et le monde, le mur est un symbole limpide de l’exil intérieur, ce sentiment d’être ailleurs tout en étant chez soi éprouvé par Luis Cernuda, comme il le suggère lui-même à plusieurs reprises dans sa prose. Cet article retrace, dans l’oeuvre cernudienne, l’itinéraire de ce motif poétique fécond qui dit l’isolement du sujet poétique, son enfermement chronique, son désaccord essentiel avec la société dans laquelle il vit.