Cet article entend montrer comment les exhibitions de phénomènes de foire, spectacle-roi dans les fêtes foraines françaises de la fin du XIXe siècle, ont été oubliées de
l’histoire théâtrale, alors que de nombreuses pièces y font référence, voire s’en inspirent dans leur forme même. Si les historiens ont en effet évoqué ces attractions pour proposer une histoire de la monstruosité et de sa place dans la société, les aspects théâtraux de ces spectacles ont pour le moment été délaissés.
Après avoir évoqué la grande théâtralité des foires de l’époque, on voit comment les exhibitions de phénomènes s’intègrent dans une recherche globale du spectaculaire. Le
monstre présenté sur l’estrade est ainsi le fruit d’une construction théâtrale, grâce à des artifices (costumes, décors...) ou les discours du bonimenteur qui accompagnent sa présentation, et qui aident à construire un personnage. De la même manière, les « vrais » phénomènes, qui présentent une difformité en soi spectaculaire, construisaient également un spectacle, et l’on analyse comment il s’agit moins de présenter directement la difformité que de la mettre en scène.
Dans un dernier temps, on s’interroge sur le silence des études théâtrales sur ce sujet. Au-delà des considérations morales, souvent rétrospectives, on aborde la question d’une
marginalisation de ces spectacles par l’imaginaire artistique des artistes fin-de-siècle, qui cherchent dans ces monstres une image de leur propre originalité.
l’histoire théâtrale, alors que de nombreuses pièces y font référence, voire s’en inspirent dans leur forme même. Si les historiens ont en effet évoqué ces attractions pour proposer une histoire de la monstruosité et de sa place dans la société, les aspects théâtraux de ces spectacles ont pour le moment été délaissés.
Après avoir évoqué la grande théâtralité des foires de l’époque, on voit comment les exhibitions de phénomènes s’intègrent dans une recherche globale du spectaculaire. Le
monstre présenté sur l’estrade est ainsi le fruit d’une construction théâtrale, grâce à des artifices (costumes, décors...) ou les discours du bonimenteur qui accompagnent sa présentation, et qui aident à construire un personnage. De la même manière, les « vrais » phénomènes, qui présentent une difformité en soi spectaculaire, construisaient également un spectacle, et l’on analyse comment il s’agit moins de présenter directement la difformité que de la mettre en scène.
Dans un dernier temps, on s’interroge sur le silence des études théâtrales sur ce sujet. Au-delà des considérations morales, souvent rétrospectives, on aborde la question d’une
marginalisation de ces spectacles par l’imaginaire artistique des artistes fin-de-siècle, qui cherchent dans ces monstres une image de leur propre originalité.