Alors que dans les universités du monde entier se développe l’histoire globale, la campagne présidentielle française de 2017 a remis en scène la discussion sur "le roman national" et sur les origines de la France. Parallèlement à la controverse sur quelle Histoire enseigner aux enfants, le débat s’est désormais noué autour des questions identitaires: rejet de la mondialisation et déclarations contre l’islam qui ciblent en fait les populations migrantes considérées comme irréductiblement étrangères.
En prenant appui sur les recherches menées, dans différents champs de l’Histoire, sur les groupes et les personnes exclus du "roman national", en plaçant la focale sur une "histoire d’en bas", on pourrait sans doute faire émerger un "récit commun" qui tienne compte de la spécificité des expériences françaises tout en les situant dans des temporalités et à des échelles mondiales. C’est cette hypothèse que ce livre entend défendre.